Dix minutes d'écriture.

13h30, le temps semble bien long.
Une journée ensoleillée mais pourtant
Des sentiments empestants un air moribond
Me traversent en ce moment bien lent.

Solitude spirituelle, te voilà de retour.
Je ne veux marcher seul
J'ai horreur de ne converser qu'avec moi.
Mon monde est absent d'un linceul,
Absent d'ombres bienfaitrice, pourquoi ?

Le vertige est-il au-delà de ces tours ?
Ma gloire de verre est si fragile,
Sensible et plus gracile
Que l'agneau livré aux meutes baveuses
Au milieu de la forêt pure et pluvieuse.

Ma jungle est comblée de béton
Aussi tendre que la carne que nous dévorons.
Je ne crois en la mortification vivante
Préférant les rivières d'huile saoulante.

13h40, à peine dix minutes
en attendant d'autres bien longues,
mais peut-être plus fécondes
de mélodie d'une magique flûte.

Mélodie de la vie,
Partition d'hier, de demain et d'aujourd'hui :

Do de la naissance
Ré de l'enfance
Mi de vie d'émoi
Fa de la précieuse joie
Sol assassiné d'hier
La de l'étau féminin
Si de demain

Cette portée fait office de prière
Pour désherber ces oppressants lierres.

(3/07/98)